Ils étaient une cinquantaine d’Indiens et d’Indiennes allongés dans le
grand hall sombre, les yeux fermés, paumes tournées vers le plafond. Au
milieu, une Française, Nathalie, mannequin, cartésienne, sceptique…
Quelque part, une voix monocorde, insistante, se faisait entendre :
« Détendez-vous complètement, déplacez votre centre de conscience, doucement, des pieds jusqu’à la tête, relaxez chaque partie de votre corps.
Transportez-vous autre part, imaginez que vous flottez sur une mer calme,
immense, bleue, jusqu’à l’infini. Détendez-vous, détendez-vous… » Et
puis, la voix s’est tue. Nathalie s’était endormie. De ce sommeil léger et
intuitif, aux frontières de l’éveil et du rêve. « Mais qu’est-ce que c’est que
ça ? », a-t-elle dit, en ouvrant enfin les yeux. ‘Ça’, c’est le Nidra-yoga, ou la science de la relaxation totale à la mode indienne.
Nous sommes dans le sud de l’Inde, près de Bangalore, à l’Institut de
Naturopathie et de Science du Yoga. Ce centre, unique au monde, et dont
la renommée ne cesse de s’étendre, offre d’extraordinaires cures de santé
qui harmonisent les méthodes les plus modernes déjà utilisées en Occident
– hydrothérapie, traitements de beauté, massages, aérobic, gymnastique
moderne – avec la très ancienne science du yoga et de l’ayurvéda.
Assis en lotus, buste droit, paupières closes, ils avaient bizarrement placé
l’index de chaque main dans leurs oreilles. Un son étrange se faisait
entendre. Comme le bourdonnement de mille abeilles, comme si des
haut-parleurs invisibles diffusaient un concerto qui répétait à l’infini le son
primordial : ‘Hummmmm’. Et pourtant, ce son unique émanait de cinquante
gorges, chacune murée dans son silence. « Mais qu’est-ce que c’est que ça ? »,
a dit le photographe ébahi, qui en avait oublié de prendre ses clichés. ‘Ça’,
c’est le Pranayama, ou l’art de contrôler sa respiration, base de l’existence,
source de vie. La maîtrise de la vitesse des inspirations et expirations et leur
fractionnement en différentes étapes, constituent la science du Pranayama
qui amène la stabilisation du système nerveux, la purification du corps et le
bien-être mental.
L’institut de Naturopathie et de Science du Yoga a été fondé en 1979
par Sitaram Jindal, un riche industriel indien, guéri par un naturopathe
d’un méchant ulcère. Important d’Europe les dernières machines, recrutant
les meilleurs médecins du pays, formant un personnel de première classe
- ils sont cent soixante-dix à s’occuper de cent trente-cinq clients - Jindal
a créé un institut médical de classe mondiale, qui de plus est une association
à but non lucratif et ne cherche pas à faire des bénéfices.
Six heures du matin. Dans l’aube lumineuse de l’été indien, des hommes
et des femmes s’adonnent à une activité dantesque devant une rangée de
lavabos. Une jeune Indienne introduit un récipient au long col dans une de
ses narines, et ô miracle, l’eau claire jaillit par l’autre. Plus loin, un homme
se glisse doucement dans le nez un mince tuyau en caoutchouc, le fait ressortir
par la bouche et lui imprime lentement un mouvement de va-et-vient,
tout cela sans bouger un cil. Dans un autre coin, une Américaine est
en train d’avaler un long ruban de coton blanc qui descend centimètre par
centimètre au fond de ses intestins, au rythme de ses contractions respiratoires…
« Mais qu’est-ce que c’est que ça ? » a crié le mannequin, qui a eu
un haut-le-coeur en s’essayant au coup du ruban.
‘Ça’, ce sont les Suddikryas, des techniques vieilles de trois mille ans, qui
utilisent l’eau et le coton pour irriguer le corps et le débarrasser de ses impuretés. Ces techniques se maîtrisent en quelques jours.
L’Institut se targue d’une liste d’attente de six mois. Les clients accourent
de tous les pays du monde, de Grande-Bretagne, d’Amérique,
d’Australie, du Canada. Les célébrités qui y ont fait un séjour ne se comptent
plus : l’Anglaise Farida Davidson, grande prêtresse de la naturopathie
britannique, qui a écrit « que le centre de Bangalore est le lieu de rencontre
parfait entre les techniques de l’Occident et le génie ancestral indien ».
Patricia Sethi, ancienne rédactrice du magazine américain Newsweek, qui
prétend « que cet institut est une des merveilles que la civilisation et la culture
de l’Inde aient à offrir, qui a su me guérir de rhumatismes devant lesquels
les spécialistes américains étaient restés impuissants ». Ou encore
Jane Fonda qui est passée là il y a quelques années et en souvenir ému a
laissé un de ses CD qui a été inclus dans le programme. Depuis,
chaque jour à 16 heures, de grosses Indiennes en sari s’essayent maladroitement à la gymnastique rythmée pop.
« Chaque fois qu’un client arrive, explique Raji, une des ravissantes
diététiciennes de l’institut, nous dressons sur ordinateur son programme diététique suivant les résultats des analyses médicales (sang, urine, cardio, etc) et le diagnostic du médecin. Maigrir n’est donc pas un problème chez nous, acr nous sommes très attentives à la physiologie du patient. Quant aux produits que nous offrons sur nos tables, ils ont été bien sûr cultivés organiquement dans notre propre ferme ».
En pleine canicule de midi, au sommet d’une terrasse, Nathalie, nue, se
fait envelopper d’immenses feuilles de bananes vertes, puis ficeler comme un
pantin. Pendant vingt minutes, elle va transpirer à grosses gouttes, provoquant
ainsi une réaction chimique des feuilles, qui vont sécréter une substance
qui ouvre les pores de la peau, nettoie et adoucit l’épiderme. Nathalie
sort de là, fraîche, reposée. Et cette fois, elle se tait…
L’Institut de naturopathie et de Science du yoga est situé à seize kilomètres
de Bangalore, Mecque de l’Informatique, qu’on a jadis appelée « la
ville jardin », mais qui est devenue encombrée et polluée. Pour y pallier,
l’Institut, qui s’étend sur dix hectares, s’est doté de jardins de roses, de
pelouses, de fontaines, et de plantations. On peut y marcher, jogger, faire
du tennis, ping-pong, du badminton, ou s’asseoir à l’ombre d’immenses
banians.
On y vit dans de charmants bungalows, propres et confortables, chacun
comportant deux chambres, avec chacune sa salles de bain équipée pour les traitements, terrasse et petit jardin particulier. Les prix sont raisonnables : 100 Euros par jour, tout compris, pour petit cottage (la deuxième personne paiera 25 Euros. C’est encore moins cher dans les chambres de luxe individuelles (voir encadré).
« Comprenez bien, explique le docteur Murthy, qui fut pendant cinq
ans patron de l’équipe médicale de l’Institut, que la naturopathie, c’est laisser
faire les pouvoirs naturels de guérison du corps humain. De plus,
ajoute-t-il, nous utilisons les plantes et minéraux de la flore indienne :
jeunes pousses de neem (margousier) pour le traitement des eaux, feuilles d’eucalyptus pour les cataplasmes, boue de Mysore, gingembre, cire de Kerala, ou concombres indiens pour les masques de beauté ».
C’était le dernier matin. Elle était assise, les jambes croisées, pieds ramenés
sur les cuisses, bras étendus, mains reposant sur les genoux, paumes tournées
vers le ciel, l’index joint au pouce. Respiration lente et contrôlée, le
visage reposé, débarrassé des rides de fatigue, le corps massé, baigné, soigné,
soulagé des kilos superflus. La peau saine, claire, lumineuse. Yoga...
« Mais qu’est-ce que c’est que ça ? », a-t-elle dit encore une fois en reprenant l’avion. II y avait cependant une note de regret et d’émerveillement dans sa voix…
Renseignements pratiques
Quand : de septembre à mars, Bangalore est à 1000 mètres d’altitude et possède un climat tempéré
Adresse : Jindal Naturecure Institute Jindal Nagar, Tumkur Road, Bangalore - 560 073, Karnataka, India. Tel: 91 - 80 – 23717777. Fax: 91-80-23717786 Email: info@jindalnaturecure.org / res@jindalnaturecure.org
Site Internet : http://jindalnaturecure.org/
Vols Air France de Paris à Bangalore trois fois par semaine
De l’aéroport à l’Institut, comptez une heure et 50 Euros
Naturopathie France
La Fédération Française de Naturopathie (FENAHMAN)
Propose un cursus commun d'enseignement de Naturopathie de haut niveau pour les écoles affiliées (avec un examen fédéral annuel)
Un registre national des Praticiens de Santé Naturopathe ouvert à tous (soumis au passage d'un clinicat et à la mise en place de toutes les démarches administratives liées à un exercice professionnel de la Naturopathie)
Des publications: "Le livre blanc de la Naturopathie", "Votre 1ère visite chez le naturopathe"...
Elle participe aux colloques nationaux et internationaux ainsi qu'aux Médiations politico-juridique en relation avec le Parlement et l'ensemble des pays européens...
Contact
FENAHMAN - Siège social 119, rue Championnet – 75018 PARIS - TEL/FAX. 01 42 39 08 01 - fenahman@free.fr - http://www.fenahman.org/
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