Bangladesh

Saviez-vous que le Bangladesh doit son indépendance à l’Inde ?

En 1947, les britanniques, toujours aptes à diviser pour mieux régner, partitionnèrent le sous-continent indien suivant sa démographie religieuse : les régions à majorité hindoue  restent à l’Inde ; et celles à fortes proportions musulmanes allèrent au Pakistan. L’aberration de cette partition est la mieux illustrée par le fait que le Pakistan occidental, à majorité penjabie, était séparé du Pakistan oriental, à majorité bengalie, par trois mille kilomètres de territoire indien ! Les Bengalis – même musulmans – ont une mentalité différente des penjabis du nord, qu’ils soient hindous ou musulmans : la langue bengalie est très belle et poétique, sa littérature florissante, et les bengalis sont d’admirables poètes et de bons viveurs. Très vite donc, le Pakistan occidental se sentit brimé et opprimé par le Pakistan principal où se situait la capitale, l’intelligentsia, et le vrai pouvoir. Un mouvement autonomiste vit rapidement le jour au Pakistan oriental, mené par le Sheikh Mujibur Rahman. Ô surprise, lors de l’élection générale de 1971, le parti de Munjibur, l’‘Awami League’, remporta la majorité des suffrages, ce qui faisait potentiellement de Mujibur le futur premier ministre des deux Pakistans. Ceci n’était pas acceptable aux yeux du dictateur pakistanais d’alors, Ayub Khan, qui eut la folie de vouloir rétablir la démocratie dans son pays, et il fit emprisonner Mujibur Rahman. Puis, il envoya une armée pakistanaise composée de soldats penjabis au Pakistan oriental, pour commettre sans doute, un des plus grands génocides du vingtième siècle : on estime que près d’un million à trois millions de bengalis, principalement des hindous, qui alors constituaient 30% de la population furent massacrés, éventrés, les femmes violées (on a parlé de 400.000 femmes violées), les enfants brûlés, un peu comme ce qui se passa en Israël le 7 octobre 2003, mais multiplié par cent mille. Des millions de bengalis terrorisés fuirent leur pays pour trouver refuge en Inde, où ils vivaient dans des camps près de Calcutta, pesant sur la fragile économie indienne. La première ministre indienne d’alors, la ‘Dame de Fer’ Indira Gandhi (7 ans avant Golda Meier – et 13 ans avant Margaret Thatcher), était désespérée. Elle se rendit aux États Unis et en Europe pour quémander des fonds afin de subvenir aux réfugiés, demandant en particulier à Nixon, dont le gouvernement soutenait alors le Pakistan, de faire pression sur Ayub Khan, pour qu’il n’exécute par Mujibur Rahman, condamné à mort par une cour fantôme, et retire ses soldats du Pakistan oriental. En vain : Nixon n’aimait pas Indira Gandhi, qu’il appela, dans une conversation enregistrée à la Maison Blanche : « This bitch » (‘cette salope’). Indira revint en Inde : désespérée car les réfugiés n’arrêtaient pas d’affluer et les massacres continuaient au Pakistan oriental.

Le 3 décembre 1971, alors qu’elle est en visite dans les camps de réfugiés de Calcutta, on lui apprend que l’aviation pakistanaise vient de bombarder plusieurs aéroports militaires indiens. Indira rentre en catastrophe à Delhi, dans un avion militaire, entourée de MIGs russes de l’armée de l’air indienne. Là, elle ordonne au chef de l’armée indienne, le général Manekshow, de se rendre au Pakistan oriental pour arrêter le massacre ; puis devant le parlement indien elle annonce que l’Inde reconnaît un Pakistan oriental indépendant, appelé le Bangladesh. Nixon qui apprend la nouvelle est furieux, et envoi dans la Baie du Bengale, le porte avion nucléaire Enterprise, entouré d’une partie de la flotte américaine, pour faire pression sur Indira d’arrêter la guerre. Même les Chinois, alliés du Pakistan, menacent d’envahir l’Inde. La dame de fer ne cille pas, et en quatorze jours, l’armée indienne prend la capitale du Pakistan oriental Dacca, et l’armée pakistanaise se rend inconditionnellement - l’Inde faisant 90 000 prisonniers. Mujibur Rahman est libéré, et devient le premier leader du Bangladesh.

Tristement, le spectre de l’Islam n’est jamais loin, et après quelques années il renait des cendres au Bangladesh : Mujibur Rahman et toute sa famille sont massacrés (sauf sa fille Hasina qui étudiait en Inde), par des officiers bangladeshis, le 15 août 1975. Il s’ensuit une série de dictature militaire a tendance islamique, et anti-indienne. Les hindous recommencent à être victimes de pogroms périodiques et doivent souvent se cacher. Heureusement en 1996, la fille de Mujibur, Sheikh Hasina, est élue première ministre du Bangladesh (pour deux mandats), et s’ensuit une période relativement plus stable, où les hindous peuvent vivent normalement et les relations indo-bangladeshies redeviennent cordiales. Hasina est déchue le 23 septembre 2024 par un mouvement étudiant, soutenu par derrière par l’armée et les islamistes. Pour faire preuve de démocratie, on appelle Muhammad Yunus, Prix Nobel de l’économie puis de la Paix. Il devient le 8 août 2024, chef du gouvernement intérimaire du Bangladesh en tant que conseiller principal. On pensait que les atrocités commises contre les hindous allaient s’arrêter, mais bien au contraire, Muhammad Yunus a bien caché son jeu pour obtenir ses Nobels – c’st un islamiste pur et dur -  car sous son règne, elles s’intensifièrent. Des foules musulmanes, quelques fois soutenues ouvertement par la police, brûlent des temples, violent les femmes, détruisent des maisons, limogent tous les hindous présents au gouvernement ou dans les universités, et arrêtèrent même les leaders religieux hindous. Lisez ma biographie d’Indira Gandhi pour en savoir plus sur la guerre et l’indépendance du Bangladesh.