France Inde – Economie
- Francois Gautier
- 12 août
- 13 min de lecture
Au premier semestre 2024, les échanges commerciaux entre la France et l'Inde ont connu une croissance significative de 25,6 % par rapport à la même période en 2023, atteignant 9,2 milliards d'euros. Cette progression est principalement attribuable à la solide performance des exportations françaises, notamment dans le secteur aéronautique, avec la livraison de plusieurs Airbus A350 à Air India. Les exportations françaises vers l'Inde ont ainsi augmenté de 60,5 %, passant de 2,7 milliards d'euros à 4,3 milliards d'euros. Parallèlement, les importations françaises en provenance d'Inde ont augmenté de 5,5 %, atteignant 4,8 milliards d'euros. En conséquence, le déficit commercial de la France vis-à -vis de l'Inde s'est considérablement réduit, passant de 1,9 milliard d'euros à 465 millions d'euros.
Les principaux produits importés d'Inde par la France incluent les produits pétroliers raffinés, les équipements de télécommunication et les préparations pharmaceutiques. Par ailleurs, des entreprises françaises telles que Decathlon ont renforcé leur présence en Inde, profitant de l'expansion du marché indien et de l'intérêt croissant des consommateurs pour les produits de sport et de loisirs.
Ces développements illustrent le dynamisme des relations commerciales franco-indiennes en 2024, marqué par une augmentation significative des échanges et une réduction notable du déficit commercial français.
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Relations bilatérales entre la France et l’Inde
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Chiffres-clés :
La puissance économique (5ème PIB mondial) et démographique (1,4Md d’habitants, première population devant la Chine à compter d’avril 2023 selon les Nations-Unies) de l’Inde, son positionnement géopolitique ouvert (et intéressé) à des partenariats diversifiés et au cœur de l’indopacifique justifie d’investir pleinement dans le soutien institutionnel à la relation économique bilatérale, dont l’ampleur a considérablement progressé. En effet, si notre relation économique bilatérale n’est pas exempte d’irritants au regard notamment du protectionnisme indien persistant, force est de constater l’intérêt croissant des entreprises françaises pour les marchés indiens et leurs investissements multiples dans des secteurs prioritaires pour les ambitions indiennes (aéronautique ; énergie, développement urbain, etc.). L’Inde est en outre déjà la 1ère exposition de l’AFD dans le monde. Toutefois, la relation demeure asymétrique et attirer davantage d’investisseurs indiens est un enjeu prioritaire pour la France.
Le déficit commercial en défaveur de la France se réduit considérablement lors du premier semestre 2024
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Le commerce bilatéral franco-indien, tel qu’enregistré par les Douanes françaises, progresse au cours des six premiers mois de l’année 2024 à un rythme de 25,6% en glissement annuel, pour atteindre 9,2 Mds EUR sur la période. La croissance des échanges bilatéraux est principalement attribuable à deux facteurs (i) la solide performance des exportations dans le secteur aéronautique, notamment grâce à la livraison de plusieurs Airbus A350 à Air India, ce qui a entraîné une augmentation des exportations de 60,5 % sur le premier semestre, de 2,7 Mds EUR à 4,3 Mds EUR, et (ii) la hausse du volume d’importation de produits raffinés, d’équipements de télécommunications et de préparations pharmaceutiques. En conséquence, le déficit bilatéral en défaveur de la France s’est considérablement réduit, à 465 M EUR contre 1,9 Md EUR au premier semestre 2023.
Les échanges commerciaux franco-indiens progressent de 25,6% par rapport au premier semestre 2023
Au cours des six premiers mois de l'année 2024, les échanges bilatéraux entre la France et l'Inde ont connu une hausse significative de 25,6 % (en g.a.), avec une augmentation des échanges de 7,3 Mds EUR à 9,2 Mds EUR. Le montant des importations françaises augmente de 5,5% (en g.a.) et s’établit à un niveau de 4,8 Mds EUR sur la période sous revue. Parallèlement, les exportations ont enregistré une croissance de 60,5% (en g.a.), passant de 2,7 Mds EUR à 4,3 Mds EUR. Bien que cette progression ne permette pas de contrebalancer le poids des importations, elle contribue néanmoins à une réduction significative du déficit commercial de la France vis-à -vis de l’Inde, de 1,9 Md EUR à 465 M EUR. Par ailleurs, le taux de couverture des échanges s’établit à 90% au premier semestre 2024, et à 97% sur les 12 derniers mois[1].
Entre août 2023 et juillet 2024, l’Inde s’affirme comme le 12ème client de la France, représentant 1,5% de part de marché, gagnant ainsi quatre places au palmarès par rapport à l’année précédente et se positionnant entre la Turquie et Singapour. Simultanément, l’Inde conserve sa 14ème place au classement des pays fournisseurs de la France, avec une part de marché stable de 1,3%. Au sein du continent asiatique, l’Inde se classe comme notre troisième client, derrière la Chine et l’ASEAN, et notre quatrième fournisseur, après la Chine, l’ASEAN et le Japon. Le déficit commercial reste principalement alimenté par les produits pétroliers raffinés, les équipements de télécommunication ainsi que les préparations pharmaceutiques dont les importations représentent respectivement 945 M EUR (+ 26,8% en g.a.), 348 M EUR (+38,1% en g.a.) et 237 M EUR (+43,6% en g.a.) au premier semestre 2024.
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Les exportations enregistrent une progression de 60,5% sur les six premiers mois de l’année
Le montant des exportations françaises en direction de l’Inde enregistre une croissance de 60,5%, à 4,3 Mds EUR contre 2,7 Mds EUR au premier semestre 2023.
La croissance notable des exportations est imputable au secteur aéronautique, premier poste d’exportation de la France en Inde depuis plusieurs années. La livraison d’Airbus 350 à la compagnie aérienne Air India[2] en février 2024 est le principal facteur de cette hausse, avec 1,1 Md EUR enregistré sur ce mois uniquement, tous postes confondus. Les exportations relatives au secteur aéronautique s’établissent à 2,3 Mds EUR sur la période sous revue, contre 1,2 Md EUR l’année précédente à la même période, soit une augmentation de 88,4% (en g.a.). Par ailleurs, ce secteur représente désormais plus de la moitié des exportations françaises en Inde au cours de la période considérée, contre 44,5% au premier semestre 2023, ce qui souligne néanmoins le poids croissant de ce poste dans nos échanges commerciaux avec l’Inde. Entre août 2023 et juillet 2024, les exportations de produits de la construction aéronautique et spatiale ont quant à elles augmenté de 61% en glissement annuel.
Hors secteur aéronautique, les exportations de matériels électriques se positionnent comme le deuxième poste d’exportation, avec une part modeste s’élevant à 4,2% du total des exportations sur la période, atteignant un montant de 183 M EUR. Parallèlement, plusieurs postes d’exportations connaissent des baisses significatives, notamment les préparations pharmaceutiques, qui chutent à environ 30 M EUR, marquant un recul de 48,3% (en g.a.), ainsi que les produits chimiques, qui enregistrent une diminution de 27% (en g.a.). S’agissant des importations de produits pharmaceutiques, ces dernières ont toutefois enregistré une progression de 15,6% en glissement annuel au cours des 12 derniers mois.
Les importations de produits en provenance d’Inde sont en hausse de 5,5% au premier trimestre 2024
Le volume des importations françaises en provenance d’Inde s’est élevé à 4,8 Mds EUR au cours des six premiers mois de l’année, enregistrant une croissance stable de 5,5% en glissement annuel, en ligne avec la tendance observée l’année précédente à la même période.
La demande française demeure tirée par le poste des produits pétroliers raffinés, qui représente 20% du total des importations, soit 945 M EUR sur la période considérée. Cette progression continue d’être alimentée par l’effet d’aubaine lié à l’embargo européen sur les produits raffinés russes, entrainant un détournement des flux pétrolier russe vers l’Inde.
Le secteur de l’habillement demeure le deuxième poste de nos importations (12,4% des importation totales), bien qu’il enregistre une baisse, passant de 638 M EUR à 596 M EUR, soit une diminution de 6,6% en glissement annuel. Les équipements de télécommunication se hissent désormais au troisième rang des importations, avec une augmentation de 38,1% (en g.a.), totalisant 348 M EUR au premier semestre 2024, reflétant l’essor de l’activité de production de smartphones en Inde[3].
La balance commerciale bilatérale est en nette amélioration au cours des six premiers mois de l’année 2024, avec un déficit réduit à 465 M EUR contre 1,9 Md l’année précédente à la même période, pour des raisons liées aux exportations importantes de matériel aéronautique, notamment en février 2024.
Par ailleurs, les importations de produits raffinés indiens sont susceptibles de diminuer dans les mois à venir en raison de l’augmentation de l’offre de pétrole en provenance des Etats-Unis ainsi que des tensions géopolitiques en mer Rouge, ce qui pourrait renforcer encore l’amélioration de notre balance commerciale.
[1] Cette période couvre les douze mois glissants d’août 2023 à juillet 2024.
[2] La compagnie Air India a passé une commande de 470 avions en février 2023.
[3] Le poste était en augmentation de 61 % en g.a. au S1 2023, passant de 151 M EUR à  251 M EUR.
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Les investissements croisés franco-indiens
Le stock d’investissement français en Inde a enregistré une diminution de moitié en 2023, passant de 25 Mds EUR lors de l’exercice précédent à 12,9 Mds EUR. Cette diminution est principalement imputable à des effets de valorisation défavorables induits par la baisse des cours boursiers de certaines participations françaises (Adani-Total) ainsi que par la dépréciation de la roupie indienne face à l’euro. La valorisation boursière des actifs détenus par TotalEnergies dans les co-entreprises que le groupe détient avec le groupe Adani avait conduit à une progression des IDE français en Inde de près de 50 % entre 2021 et 2022 (16,4 Mds EUR contre 25 Mds EUR). Néanmoins, les flux d’IDE français en Inde enregistrent un net rebond en 2023, atteignant 959 MEUR, alors qu’ils avaient été très faibles en 2021 et 2022, à 0,2 et 0,1 Md respectivement, selon les statistiques de la Banque de France. Parallèlement, la présence indienne en France demeure modeste, avec des IDE stagnant à 290 MEUR en 2023.
Après une envolée en 2022, le stock d’IDE français en Inde se contracte à 12,9 Mds EUR
Selon les données de la Banque de France, le stock d’investissements français en Inde a subi une contraction de 50% entre 2022 et 2023, revenant de 25 Mds EUR à 12,9 Mds EUR. Ce repli, bien qu’attendu, découle principalement d’un ajustement de la valorisation des actifs détenus par TotalEnergies dans ses co-entreprises[1] avec le groupe Adani au sein d’Adani-Total Gas Ltd, à la suite de la correction boursière[2] provoquée par les révélations du hedge fund Hindenburg quant à l’existence de malversations financières du groupe.
Le stock d’IDE converge vers la tendance reflétée par les niveaux observés avant le rebond de l’exercice précédent, mais demeure inférieur aux performances de 2021, où il atteignait 16,4 Mds EUR. Par ailleurs, la dépréciation de la roupie indienne face à l’euro, passant de 88,1 INR/EUR fin décembre 2022 à 92,4 INR/EUR fin décembre 2023, a également contribué à ces effets de valorisation défavorables. Les revenus d’investissements directs générés par ces stocks sont en forte croissance, puisqu’ils s’élevaient à 2,6 Mds EUR en 2023, contre 0,8 Md lors de l’exercice.  La France se place au 11ème rang des investisseurs étrangers en Inde en matière de flux cumulés d’IDE entre 2000 et 2024, qui se seraient élevés à 11,2 Mds USD, selon les statistiques publiées par le DPIIT. Les données de la RBI corroborent celles de la Banque de France, en indiquant un stock d’IDE des entreprises françaises en Inde se montant à 13 Mds EUR en mars 2023, faisant de la France le neuvième pays générateur d’IDE en Inde[3]. Â
Les investissements français en Inde se concentrent principalement dans l’industrie manufacturière, qui représente 25% du stock d’IDE, ainsi que dans les activités financières et d’assurance, qui totalisent 20% du stock total[4].  S’agissant des flux d’investissements français en Inde, ceux-ci s’établissent à 959 M EUR sur la période sous revue, contre 80 MEUR l’année précédente. Après un solde négatif de -223 M EUR en 2016, bien en deçà de la moyenne annuelle de 626 M EUR depuis 2010, les flux d’IDE ont atteint 2 Mds EUR en 2020 selon la Banque de France[5]. Les flux d’IDE sont revenus ensuite à 144 M EUR en 2021. Les perspectives d’investissement des entreprises françaises en Inde sont prometteuses, notamment dans le secteur de la défense et de l’aviation : le groupe Safran investit plus de 150 MEUR à Hyderabad pour la construction d’un centre de maintenance de moteur qui sera opérationnel en 2025 et ADP a investi aux côtés du NIIF dans le nouvel aéroport de Goa, dont le montant du projet s’élève à 340 MEUR. La France se place toutefois au 13ème rang des investisseurs étrangers en Inde en 2023, bien que le volume d’investissements français demeure sous-évalué du fait du transit d’une partie des flux par des juridictions tierces. L’île Maurice et Singapour ont ainsi concentré à eux seuls plus de 50% des flux d’IDE reçus par l’Inde depuis 2000.
Par ailleurs, l’enquête INSEE/OFATS de 2020 recense officiellement près de 716 filiales françaises en Inde, et plus de 1051 implantations, qui représentaient 450 000 emplois pour un chiffre d’affaires de 15,2 Mds EUR. Par ailleurs, la plupart des grands groupes français cotés au CAC40 sont désormais implantés en Inde (dont Airbus, Cap Gemini, Safran, Alstom, Schneider, Saint-Gobain).
La présence indienne en France reste stable en 2023, bien que relativement modeste
Le stock d’IDE indien en France se stabilise à 290 MEUR en 2023, contre 291 MEUR l’année précédente, après avoir connu d’importantes variations les années précédentes. Ces montants restent faibles cependant au regard du stock des investissements indiens dans le monde, estimé à 309 Mds USD à ce jour par le Ministère des Finances. Par rapport aux autres BRICS, ce stock se compare à celui des IDE du Brésil en France (300 M EUR) mais apparaît en retrait par rapport au stock détenu par les entreprises sud-africaines (700 M EUR), russes (900 M EUR) et surtout chinoises (3,1 Mds EUR pour la Chine continentale, 6,3 Mds EUR pour Hong Kong).
Plus de 150 entreprises indiennes opèrent actuellement en France, avec une forte concentration dans les secteurs des transports (automobile et aéronautique), des équipements hydrauliques, de la pharmacie, des biotechnologies et de l’informatique. Parmi elles, Motherson, société indienne spécialisée dans les transports, qui détient huit sites en France, a annoncé lors du sommet Choose France en mai 2024 la reprise de la société AD Industrie, faisant de l’entreprise le premier employeur indien en France. Parallèlement, le groupe indien Bharti Space a acquis en 2023 21% d’Eutelstat Communications spécialisée dans les services de communication par satellite.
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Bien que le stock d’IDE français ait été réduit de moitié sur la période sous revue, la dynamique de nos IDE reste soutenue une croissance robuste de l’économie indienne et son ouverture croissance aux investissements étrangers. Les entrées de capitaux propres ont ainsi été multiplié par près de quatre au cours des dix dernières années. Les investissements indiens dans l’économie française apparaissent comme étant trop faible au regard de l’importance des stocks d’IDE détenus vis-à -vis du reste du monde, en dépit des opportunités s’offrant aux investisseurs indiens.
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L’Inde, une grande puissance qui s’éveille
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L'Inde est souvent qualifiée de « grande puissance qui s’éveille » en raison de son dynamisme économique, de sa démographie et de son influence croissante sur la scène internationale. Voici quelques aspects qui illustrent cette montée en puissance :
1. Croissance économique rapide
Avec un taux de croissance annuel régulièrement supérieur à 6 %, l'Inde est l'une des économies à la croissance la plus rapide au monde.
Elle a dépassé le Royaume-Uni pour devenir la cinquième économie mondiale en termes de PIB nominal et affiche un potentiel énorme grâce à sa population jeune et dynamique.
2. Démographie avantageuse
En 2023, l’Inde a dépassé la Chine pour devenir le pays le plus peuplé, avec plus de 1,4 milliard d’habitants.
Sa population active jeune constitue un atout majeur pour alimenter son développement économique et son rôle de moteur de croissance global.
3. Innovation et technologie
L'Inde est un hub technologique mondial, avec des villes comme Bangalore qui rivalisent avec la Silicon Valley.
Le pays excelle dans les domaines des technologies de l’information, des start-ups et de l’espace (comme en témoigne le succès de la mission Chandrayaan-3).
4. Soft power croissant
L’Inde utilise sa culture, son cinéma (Bollywood), sa gastronomie et sa diaspora mondiale pour étendre son influence.
La diplomatie indienne s’affirme sur des questions globales, que ce soit au sein du G20, des BRICS ou de forums climatiques.
5. Investissements dans les infrastructures
Sous la direction du Premier ministre Narendra Modi, des investissements massifs ont été réalisés dans les infrastructures : routes, trains à grande vitesse, ports et énergie renouvelable.
Le programme "Make in India" vise à faire du pays un leader manufacturier mondial.
6. Défis qui accompagnent cette montée en puissance
Malgré ses succès, l'Inde fait face à des défis : inégalités sociales, pauvreté persistante, et une forte dépendance énergétique.
La transition écologique et l’accès aux ressources pour sa population en croissance rapide restent des enjeux majeurs.
L’éveil de l’Inde marque un tournant historique, non seulement pour son peuple, mais aussi pour l’équilibre des puissances dans le monde. Avec un potentiel considérable, elle est bien placée pour devenir un acteur clé du XXIe siècle.
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La France et l’Inde, des occasions manquées
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La relation entre la France et l’Inde, bien qu’historique et stratégique, peut parfois être perçue comme une série d’occasions manquées, en dépit d’un potentiel immense. Voici quelques éléments clés qui illustrent les opportunités non pleinement exploitées entre ces deux nations :
1. Partenariat économique limité
Opportunités sous-exploitées : Bien que la France soit un partenaire important pour l’Inde en Europe, elle se situe loin derrière des pays comme l’Allemagne ou le Royaume-Uni en termes d’investissements et d’échanges commerciaux. Les exportations françaises vers l’Inde ne représentent qu’une faible part du commerce total.
Freins : La complexité des règles en Inde, les défis bureaucratiques et une connaissance limitée des opportunités indiennes par les entreprises françaises freinent l’expansion des partenariats économiques.
2. Manque de collaboration industrielle
Exemple dans l’aéronautique : Bien que des géants comme Airbus et Dassault aient une forte présence en Inde (avec le Rafale et des partenariats de fabrication), ces relations pourraient être approfondies dans les domaines des drones, des satellites et des nouvelles technologies militaires.
Occasions ratées : L'absence d'une stratégie à long terme a parfois conduit la France à perdre des parts de marché face à des concurrents plus agressifs comme les États-Unis ou la Russie.
3. Faiblesse dans l’enseignement supérieur et la recherche
Mobilité académique limitée : Le nombre d’étudiants indiens en France reste bien en deçà de son potentiel, malgré des programmes comme "Bienvenue en France".
Collaboration en R&D : Bien que des partenariats existent dans des domaines comme l'énergie nucléaire ou la recherche spatiale, ils sont limités en comparaison avec d'autres pays.
4. Diplomatie et soft power sous-exploités
Un terrain fertile : La France a une image positive en Inde, grâce à son indépendance stratégique et son soutien historique. Cependant, le soft power français (culture, langue, éducation) est éclipsé par des acteurs comme les États-Unis ou le Royaume-Uni.
Occasion perdue : La France pourrait renforcer sa présence culturelle et diplomatique en Inde pour se démarquer davantage, mais les initiatives manquent parfois d’envergure.
5. Manque de présence régionale commune
Indo-Pacifique : Bien que la France soit un acteur clé dans cette région, grâce à ses territoires comme La Réunion, la coopération stratégique avec l’Inde dans cette zone reste encore largement symbolique, avec peu de projets concrets.
6. Méconnaissance mutuelle
Les entreprises françaises manquent parfois de compréhension des dynamiques complexes du marché indien. De l’autre côté, les entrepreneurs indiens connaissent peu le potentiel des investissements en France.
Exemple : Des opportunités dans les énergies renouvelables, la mobilité électrique ou encore l’industrie agroalimentaire sont souvent laissées de côté.
Comment aller au-delà de ces occasions manquées ?
Augmenter les investissements : La France pourrait multiplier ses efforts dans des secteurs comme la santé, la tech, et les énergies renouvelables.
Renforcer les échanges humains : Accroître les programmes éducatifs et les échanges culturels.
Approfondir la coopération stratégique : Développer des initiatives communes dans l'Indo-Pacifique, le spatial et la cybersécurité.
Simplifier les processus : Réduire les barrières bureaucratiques pour les entreprises des deux côtés.
Malgré ces occasions manquées, les deux pays restent des partenaires solides, avec une relation qui peut être dynamisée dans un monde multipolaire. Pensez-vous que les récents efforts, comme le partenariat stratégique Indo-Français, suffisent pour surmonter ces défis ?
